En vidéo : la place André-Malraux, à Nîmes, vue du ciel
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Patrimoine
La place André-Malraux de Nîmes héberge, sous l'ombre rafraîchissante de son tilleul géant, deux terrasses de restaurants.
C'est une placette un peu cachée, discrète et parfois méconnue, au cœur de l'îlot Littré. La place André-Malraux est née à la fin des années 80, grâce à une ambitieuse et salvatrice opération immobilière. Elle se dévoile sous un angle inédit avec un nouvel épisode de notre série de vidéos “Vu du ciel”.
Son nom n'a pas été choisi au hasard. Et pour cause : la place André-Malraux doit son existence même à l'ancien Ministre des Affaires culturelles du Général de Gaulle qui, au début des années, a transformé par la loi qui porte son nom (la Loi Malraux, 1962, permet l’institution de Secteurs sauvegardés), la prise en compte et la protection du patrimoine.
L’urbanisation accélérée des années 1950, la vétusté des quartiers anciens jugés insalubres et menacés de destruction avaient conduit André Malraux à faire voter ce texte grâce auquel, pour la première fois, c’est un ensemble urbain et pas uniquement un édifice exceptionnel qui est considéré comme un patrimoine à protéger et à mettre en valeur. La Loi dite Malraux offre la possibilité pour l’État de créer des secteurs sauvegardés lorsque ceux-ci présentent un “caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non bâtis”. Nîmes s'inscrit dans la définition, son Site patrimonial remarquable (SPR, qui a succédé en 2016 au Secteur sauvegardé) célèbre cette année ses 40 ans d'existence.
Le centre-ville de Nîmes change de visage
”C'est en 1985, alors que j’étais Adjoint à l’Urbanisme, que j’ai eu le privilège de créer ce périmètre de protection autour du centre historique de notre ville, rappelle le Maire Jean-Paul Fournier. Mon objectif a toujours été de préserver l’âme et la cohérence architecturale de Nîmes, ville plurimillénaire marquée par les siècles et les styles, de l’Antiquité jusqu’au XXI e siècle.”
À Nîmes, dès la fin des années 80, la première Opération programmée pour l’amélioration de l’habitat (OPAH), menée sous la bannière du Site patrimonial remarquable , permet de sauver de la démolition une partie vétuste et insalubre de l’Îlot Littré. Près de 70 logements sont créés, une nouvelle place (la place André-Malraux, donc) voit le jour, le tissu urbain s’aère et tout un quartier change de visage. Et puis bientôt, ce sera la ville entière, jusqu’à la piétonnisation des rues Auguste, Guizot ou Jean-Reboul pour les dernières interventions en date…
Deux porches de pierre, sous des immeubles d'habitation, permettent d'accéder à la petite place André-Malraux : via la rue du Grand-Couvent (l'entrée est face au Petit Temple) ou par la rue du Mûrier-d'Espagne, qui remonte des Halles. Là, sous l'ombre rafraîchissante de l'immense tilleul qui étire ses feuilles jusqu'au-dessus des toitures, deux bonnes adresses de la gastronomie nîmoise ont dressé leur terrasse : l'Epicurien (réputé pour son couscous) et l'Imprév'.