En vidéo : le SPR, 40 ans d'actions pour le patrimoine à Nîmes

SPR. Site patrimonial remarquable. L’abréviation est peu connue du grand public, ses incidences parfois mal identifiées, voire parfois vécues sous la seule perspective de contraintes. Pourtant, le dispositif, connu jusqu’en 2016 sous le vocable de Secteur sauvegardé, a considérablement contribué à la transformation de la ville et à la protection de ses richesses patrimoniales et architecturales. Il fête cette année ses 40 ans d’existence.

“Cet anniversaire a pour moi une résonance particulière, reconnaît le Maire Jean-Paul Fournier, car c’est en 1985, alors que j’étais Adjoint à l’Urbanisme, que j’ai eu le privilège de créer ce périmètre de protection autour du centre historique de notre ville. Mon objectif a toujours été de préserver l’âme et la cohérence architecturale de Nîmes, ville plurimillénaire marquée par les siècles et les styles, de l’Antiquité jusqu’au XXI e siècle.”
 

En cela, le Site patrimonial remarquable est l’outil qui permet de raisonner non plus à l’échelle du seul bâtiment protégé mais à celle d’un secteur, d’un village ou d’une ville. Un exemple ? À Nîmes, dès la fin des années 80, la première Opération programmée pour l’amélioration de l’habitat (OPAH), menée sous la bannière du SPR, permet de sauver de la démolition une partie vétuste et insalubre de l’Îlot Littré. Près de 70 logements sont créés, une nouvelle place (la place André-Malraux) voit le jour, le tissu urbain s’aère et tout un quartier change de visage. Et puis bientôt la ville entière, jusqu’à la piétonnisation des rues Auguste, Guizot ou Jean-Reboul pour les dernières interventions en date.

“Je suis fier de voir que, quatre décennies plus tard, cette vision fondatrice continue de porter ses fruits, constate le Maire Jean-Paul Fournier. À travers notre SPR, c’est toute une politique urbaine exigeante et respectueuse qui s’est construite, et qui fait de Nîmes une référence nationale en matière de valorisation du patrimoine urbain.” Les habitants y jouent leur rôle en intégrant dans leurs projets les règles architecturales et patrimoniales, dans la réfection des façades notamment (avec le soutien financier de la Ville).

Bonne nouvelle : le dispositif ne connaît pas de crise de la quarantaine, au contraire. Son périmètre vient d’être considérablement élargi (de 41 ha à 109 ha). Un futur Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) est à l’étude ; il tiendra compte des changements sociétaux, des enjeux actuels du renouvellement urbain, des problématiques environnementales comme la gestion de l’eau et la présence de la nature en ville. De nouveaux défis.

“Aujourd’hui, nous travaillons sur une ambition constante : conjuguer la préservation du passé avec les exigences du présent et les perspectives de demain, souligne Géraldine Rey Deschamps, Conseillère municipale déléguée au Site patrimonial remarquable. Car protéger le patrimoine, c’est avant tout transmettre un héritage vivant, au service des générations futures.”