Qui est le danseur Dimitri Chamblas, nouvel artiste associé du Théâtre de Nîmes ?

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Publié le 29 septembre 2025 Article

Par Julien Ségura


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Dimitri Chamblas est artiste associé au Théâtre de Nîmes pour cette saison. Il y présentera notamment son duo culte avec Boris Charmatz "A bras le corps" début novembre.

Danseur et chorégraphe, Dimitri Chamblas est artiste associé du Théâtre de Nîmes cette saison. Actuellement en résidence, une semaine lui est dédiée du 3 au 9 novembre avec notamment sa pièce culte À bras-le-corps et une création avec des étudiants nîmois, Self-portrait. Rencontre avec l'artiste. 

Reconnu pour son goût des collaborations et des croisements artistiques, Dimitri Chamblas développe une œuvre où la danse dialogue avec de multiples univers, du cinéma à la pédagogie expérimentale. Après avoir dirigé la 3e Scène de l’Opéra de Paris puis la danse au California institute of the arts de Los Angeles, il revient en France comme artiste associé au Théâtre de Nîmes pour la saison 2025-2026. 
À cette occasion, il travaille sur un nouveau projet avec une sortie de résidence aux arènes (non ouverte au public) et une semaine lui est dédiée du 3 au 9 novembre avec notamment sa pièce culte À bras-le-corps et une création avec des étudiants nîmois, Self-portrait (billetterie ici). Interview avec le danseur et chorégraphe.

Vivre Nîmes : Dimitri Chamblas, vous êtes actuellement en résidence à Nîmes. Sur quoi travaillez-vous ? 

Dimitri Chamblas : Je travaille sur ma nouvelle pièce Ulysse Marion, composée de deux solos portés par deux danseurs extraordinaires : Marion Barbeau, que le public a pu découvrir dans le film de Cédric Klapisch En Corps, et Ulysse Zangs. L'idée est de confronter la solitude du danseur à l'immensité d'un lieu, c'est pourquoi une sortie de résidence est prévue vendredi aux arènes de Nîmes (uniquement sur invitation et limitée à 100 personnes ndlr). C'est un honneur de jouer dans ce monument ! Le public sera avec les interprètes, installé au même niveau pour une expérience inoubliable. Je pense finir la pièce cet été pour qu'on puisse ensuite la jouer la saison prochaine et j'espère aux arènes… Mais pour l'instant nous sommes dans une étape de travail, donc je ne sais pas encore… 

En parallèle vous êtes le nouvel artiste associé au Théâtre de Nîmes et une semaine vous est consacrée du 3 novembre au 9 novembre. Pendant cette semaine vous allez présenter votre classique À bras-le-corps. Que représente pour vous cette pièce plus de trente ans après sa création ?

C'est une pièce que j'ai imaginée avec mon pote Boris Charmatz. On avait 17 ans à l'époque. On a imaginé cette pièce pour pouvoir la danser malgré le temps qui passe. L'idée était de l'éprouver dans le temps. Cette pièce est aussi un engagement pour nous, un engagement à ne pas se perdre de vue. En fait c'est un rendez-vous avec mon ami. Où que nous soyons, on doit se retrouver de temps en temps pour la danser. Et le fait qu'elle soit aujourd'hui entrée dans le répertoire de l'Opéra de Paris, c'est fou ! Elle est là pour toujours et sera dansée après nous…

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"A bras-le-corps” de Dimitri Chamblas et Boris Charmatz sera présentée les lundi 3 et mardi 4 novembre au Théâtre de Nîmes.

Le 8 novembre vous présentez aussi le projet participatif Self-Portrait, toujours au Théâtre de Nîmes. Qu'avez-vous imaginé ? 

C'est une pièce créée avec des jeunes Nîmois de 16 ans à 25 ans. Ils viennent de L'École supérieure des beaux-arts, du Conservatoire de Nîmes, de l'Université de Nîmes et de lycées nîmois. Ce sera une déambulation pour le public dans plusieurs lieux du théâtre : le studio de danse, une loge, l'accueil, le bar du théâtre ou la grande scène. Les spectateurs y verront des portraits dansés de cette jeunesse nîmoise. Une pièce qui mêle donc la danse avec d'autres arts comme la littérature ou la musique. L'idée est de décloisonner l'art. Le spectateur passera d'un portrait à un autre.  

La semaine se finira le dimanche 9 novembre au Sémaphore avec la projection du film Dancing in A-Yard de Manuela Dalle. Pouvez-vous nous parler de ce documentaire dont vous êtes l'un des protagonistes ? 

Pour moi la danse est un véhicule qui m'embarque dans des aventures. J'ai travaillé pour la mode avec des marques comme Chanel mais aussi avec des prisonniers. Et ce film raconte justement cette expérience avec des prisonniers américains. En fait, je suis intervenu dans une prison de haute sécurité installée dans le désert à une soixantaine de kilomètres de Los Angeles. Sur les 4 500 prisonniers, des gars qui ont pris des peines très lourdes, une dizaine ont voulu participer à mes ateliers de danse. Avec eux, j'ai préparé un spectacle. Ces détenus se sont livrés avec une sincérité bouleversante. Ce film raconte cette histoire. Une expérience extraordinaire pour moi. Et je serai présent pour la projection au Sémaphore.  

Bande-annonce de Dancing in A-Yard de Manuela Dalle. Documentaire projeté au Sémaphore le 9 novembre.

Bio express

Né en 1974 en Haute-Savoie, Dimitri Chamblas collabore avec des figures majeures de la danse et de l’art contemporain, telles que William Forsythe, Mathilde Monnier, Benjamin Millepied, Kim Gordon ou encore Nile Rodgers. 
En 2015, il fonde et dirige la 3e Scène de l’Opéra national de Paris, espace numérique consacré à la création. Deux ans plus tard, il devient directeur de la danse au California Institute of the Arts de Los Angeles.
En 1993, il crée donc avec Boris Charmatz le duo emblématique À bras-le-corps, qui continue de tourner trente ans plus tard.
Il conçoit la danse comme un véhicule universel, capable de voyager entre scènes, musées, prisons, salles de classe ou espaces publics. 
Artiste associé du Théâtre de Nîmes pour la saison 2025-2026, il entend y développer un travail en lien direct avec la ville et ses habitants.