Futur parc Jacques-Chirac à Nîmes : visite guidée

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Publié le 06 novembre 2025 Dossier

Par Mathieu Lagouanère


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"Ce parc, véritable poumon vert, va répondre aux besoins de nature et de fraîcheur de la population."

Le chantier du parc Jacques-Chirac a démarré au début du mois d’octobre. Un geste inaugural symbolique est prévu ce samedi 8 novembre. Sur plus de 1,5 km de long, le parc Jacques-Chirac offrira aux visiteurs une succession d’espaces et d’ambiances grâce à un formidable patrimoine naturel réhabilité et mis en valeur.

Après un quart de siècle d’enfrichement, forcément, la nature a repris ses droits sur le site du futur parc urbain Jacques Chirac. Jusqu’à donner au site des airs de vaste et vert bazar ? "Un heureux bazar, alors, sourit Philippe Deliau, directeur de l’agence Alep, lauréat du concours de maîtrise d’oeuvre lancé par la Ville pour l’aménagement du parc Jacques-Chirac. Avoir la chance de travailler sur un tel lieu, c’est un rêve de paysagiste ! Car c’est un espace à la fois naturel et horticole, avec un formidable patrimoine d’arbres remarquables plantés par le pépiniériste et qui sont toujours là. On se croirait parfois dans un arboretum."

Un bel alignement de marronniers à l’entrée, des platanes de 150 ans, des cèdres du Liban ou de l’Atlas, des pins parasols de 40 m de haut, des orangers des Osages et des bambous géants (Pichon fournissait la bambouseraie d’Anduze) : les espèces remarquables se voient peu à peu offrir de l’air et sont remises en valeur depuis le lancement des travaux début octobre. Si des arbres morts, malades, dangereux ou très serrés sont abattus (178 unités au total), près de 1 700 autres seront plantés dans le cadre du projet.

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Le nombre d’espèces d’oiseaux recensées, ce qui est exceptionnel pour un parc en ville. Un plan de gestion permettra de veiller sur toute la richesse botanique et faunistique de ce refuge de biodiversité. Des éléments pédagogiques, comme des lutrins, renseigneront et sensibiliseront les visiteurs.


Un projet qui se divise en plusieurs entités paysagères, une fois franchi le futur parvis du boulevard Natoire et la large entrée créée grâce à la démolition du garage Citroën et de plusieurs maisons. Du Triangle de la gare au Bois des noyers, tout au long du 1,5 km de long de la via centrale, une succession d’ambiances : Jardins des halles (en utilisant la structure de deux anciennes serres), de pluie, de brume puis, plus loin, d’Asie ou d’Amérique du Nord.

Clairière, prairie et allées alterneront avec espaces de jeux pour enfants ou de sport. Tout au sud, après le périphérique, la promenade des berges du Vistre ici à l’air libre, qui sera accessible 24 heures sur 24. “Ce parc, véritable poumon vert, va répondre aux besoins de nature et de fraîcheur de la population”, annonce Philippe Deliau.

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Une vue projetée du futur "Jardin des halles".

La traversée du boulevard Allende : un chantier dans le chantier

C’est un chantier dans le chantier, qui va durer jusqu’à l’été prochain. Le boulevard Allende va être surélevé d’environ 80 cm à l’endroit où il vient croiser le cheminement central du parc. Pour les piétons et les cyclistes, la traversée se fera à niveau, en toute sécurité, via un passage lumineux habillé à ses entrées par une pergola végétale, qui permettra de conserver la perspective sur la suite de l’espace naturel.
Pour les véhicules qui circuleront sur le “périph”, il n’y aura pas de cassure puisque le nivellement de la chaussée sera repris sur près de 400 m de long, atténuant ainsi la pente de manière quasi invisible. Durant les travaux, une voie de circulation sera neutralisée.

Bâtiments : réhabilitation et mémoire

C’était l’ancienne station de pompage des pépinières. Entièrement réhabilité et remis en fonction, le bâtiment va devenir la « Vigie » du parc. Le rez-de-chaussée abritera toilettes et locaux techniques, une terrasse sera ajoutée à l’étage de façon à venir supporter la partie haute d’une aire de jeux, reliée à ceux du sol par des grands toboggans “tube” qui rappelleront la raison d’être première du lieu. La Vigie, située en bordure du cadre béton (le cheminement qui couvre le Vistre dans la partie qui va du Triangle de la gare au boulevard Allende), constituera le point haut du parc, offrant une vue d’ensemble sur celui-ci.

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La Vigie accueillera petits et grands.

Deux autres bâtisses seront aussi conservées et réhabilitées (la réflexion se poursuit quant à leur usage futur). Le mas des ouvriers, juste à côté de la Vigie, au niveau de la future entrée rue des Quatrefages, et le grand mas Pichon (où vivaient les propriétaires) au nord, un bâtiment en L sur lequel viendra s’adosser le parvis d’entrée du boulevard Natoire. C’est aussi là que seront conservées et restaurées deux des quatre anciennes serres métalliques qui donneront vie au futur Jardin des halles