Costières de Nîmes : un millésime 2025 prometteur

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Publié le 07 octobre 2025 Article

Par Mathieu Lagouanère


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Les acteurs de l'appellation, autour du chef étoilé Julien Caligo, qui signera le menu des prochaines Vignes toquées en Costières-de-Nîmes.

Les vendanges sont terminées en Costières de Nîmes. Ce mardi, le syndicat viticole tenait sa rituelle conférence de presse annuelle pour dresser le bilan et les perspectives autour de ce millésime 2025. Et dévoiler le nom du chef des prochaines Vignes toquées…

S'il reste satisfaisant, le rendement n'est pas celui des meilleures années en Costières de Nîmes (comme sur sur la plupart des terroirs viticoles de l'Hexagone). Les vignerons de l'appellation gardoise enregistre une baisse de l'ordre de 10% de volume à l'issue de la période de vendanges aujourd'hui achevée. Pour autant, le millésime 2025 s'annonce prometteur : la baisse de quantité s’accompagne souvent d’une meilleure concentration (raisins sains, belles peaux, concentration aromatique intéressante…).

“La vendange a été précoce, elle a débuté autour du 10-12 août, rappelle Jérôme Castillon, vice-président d'un syndicat qui tenait ce mardi sa conférence de presse annuelle. Nous avons pu rentrer les blancs et les rosés, qui affichent déjà de belles fraîcheurs et une jolie acidité, et profiter d'une arrière-saison agréable pour rentrer tranquillement les rouges, à maturité. Grâce à toutes ces conditions, on est optimiste.”  Les palais avisés annoncent déja “des vins expressifs, charmeurs marqués par le fruit mûr et de belles acidités qui présagent d’une belle garde”. A vérifier dans plusieurs mois, à l'ouverture des bouchons. 

Un contexte économique difficile pour le vin

Sur le plan économique, les Costières de Nîmes doivent composer avec une période difficile, entre baisse des exportations dans un contexte international perturbé et ventes plutôt en berne, à la fois dans la grande distribution, chez les cavistes et aux tables de restaurant moins fréquentées. La baisse de récolte attendue pour cette année 2025 devrait ainsi garantir des équilibres économiques sains : moins de volume, mais des prix qui se maintiennent.

“Forcément, on pâtit de tout le contexte actuel, constate le président Cyril Marès. La période anxiogène n'invite pas à profiter, à faire la fête, et à ouvrir de bonnes bouteilles… C'est difficile pour tous les producteurs mais en Costières, même si c'est parfois compliquée en termes de trésorerie, la qualité de notre terroir et le bon travail de nos vignerons et de l'appellation nous permet de maintenir des équilibres plutôt sains. Dans ce contexte viticole exigeant, la qualité prometteuse du millésime constitue un atout essentiel, en renforçant l’image et la valeur de nos vins. Et nous continuons de miser sur l’innovation, la préservation du territoire et un calendrier événementiel ambitieux."

Les perspectives pour 2026

Le syndicat des vignerons des Costières de Nîmes a en effet pour mission de protéger et valoriser son terroir. “Nous possédons un patrimoine viticole reconnu à travers notre AOC, souligne la directrice Aurélie Pujol. Nous veillons de très près à sa préservation et à ce que des projets d’aménagement du territoire ne portent pas atteinte à l’aire d’AOC, aux conditions de production ou à l’image des vins…” A ce titre, il est ainsi particulièrement mobilisé autour du projet de ligne Très haute tension reliant Fos-sur-Mer à Jonquières-Saint-Vincent, dont l’impact potentiel sur le paysage, l’activité viticole et la perception de l’appellation soulèvent de fortes inquiétudes.

L'appellation poursuit aussi ses actions pour optimiser ses pratiques d’irrigation (plus de 73 % des parcelles sont irrigables, un cas uniques en France) ou pour expérimenter de nouveaux cépages mieux adaptés au changement climatique. “L'objectif n'est pas de produire plus, mais de produire mieux, en prenant soin de notre environnement et de sa biodiversité”, poursuit-elle. Un inventaire de la faune et la flore et l’installation de gîtes et nichoirs se poursuivent.

Les Costières de Nîmes en bref

Reconnu en appellation en 1986, l’AOC Costières de Nîmes appartient à la grande famille des vignobles de la Vallée du Rhône, dont elle constitue la pointe méridionale. Le vignoble, qui court sur plus de 3000 ha entre Nîmes et Camargue, regroupe 60 domaines, neuf coopératives qui produisent 15 millions de bouteilles par an dans les trois couleurs : rouge (42 %), rosé (47 %) et blanc (11 %).

Plus de 30 % du vignoble est en bio, 60 % sous certification environnementale. La gamme des vins couvre aussi bien les vins de gastronomie que les vins plaisir. Chaque année, environ 500 cuvées différentes de Costières de Nîmes sont proposées par nos caves et domaines.

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L'appellation Costières-de-Nîmes en chiffres.

Julien Caligo, chef des Vignes toquées 2026

L'année 2025 restera aussi pour le syndicat vinicole celle de l’ouverture du Verre des Costières, son “ambassade urbaine” sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, qui vient renforcer le lien avec les consommateurs. Dégustations, rencontres et animations y donnent vie à l’identité du vignoble avec des temps forts comme la Bodega des Costières ou les JeuDiVin.

Enfin, toujours au rayon événementiel (l'une des spécialités des Costières), le voile a été levé sur l'identité du chef qui composera le menu des prochaines Vignes toquées, la fameuse balade vigneron qui réunit tous les ans près de 3400 marcheurs épicuriens. Les 6 et 7 juin 2026, c'est Julien Caligo, chef étoilé gardois et fondateur du restaurant Monique à Calvisson, formé auprès de grandes maisons comme le Duende à Nîmes avec Pierre Gagnaire, qui leur offrira une parenthèse gastronomique inoubliable au milieu des vignes, du côté de Gallician. Ouverture des ventes le 1er décembre.