Commerce. La Maison Villaret fête ses 250 ans ce samedi 14 juin

Avec sa devanture verte, ses croquants, ses minerves et ses calandons, la boulangerie-pâtisserie Maison Villaret est bien plus qu’une institution nîmoise — c’est un véritable emblème de la ville. L'établissement fête ses 250 ans ce samedi 14 juin (voir encadré). 

L'histoire commence donc en 1775, lorsque Claude Villaret, ouvrier boulanger, fait l’acquisition de l’une des boulangeries de la rue des Barquettes (future rue Madeleine) à Nîmes. S’en suivent plusieurs années, où succédera à la tête de cette boulangerie la descendance de Claude Villaret. En premier lieu son fils, Jules. Ce dernier a eu une idée ingénieuse : comme il n’existait pas de pièce de monnaie pour rendre la petite monnaie (un demi-sou) à ses clients, il a créé un petit biscuit croquant pour leur rendre la différence quand ils donnaient deux sous pour acheter un pain au lait. C’est ainsi qu’est né le fameux “croquant” ! 

“Villaret, pour moi c'est l'odeur du pain le matin, mes premiers boulots à la boutique et, bien sûr, les vieilles recettes que nous avons conservées qui étaient écrites sur de vieux grimoires à l'encre", sourit Benoît Brayde qui, avec sa sœur Marion et son frère Rémi, est aujourd'hui à la tête de l'établissement. Une institution que leur grand-père rachète à la famille Villaret dans les années 70. La boulangerie est tout de suite prise en main par sa fille Claudine qui redonne une nouvelle jeunesse au lieu. 

La petite boulangerie s’est peu à peu développée, diversifiée, et a su traverser les siècles sans perdre son âme. “Il y avait ce four à bois datant de 1775, année de création de la maison, avant la Révolution, vous imaginez ! Nous l’avons remplacé par un modèle plus moderne, mais nous l’avons conservé”, raconte Benoît. 

Sous l’impulsion de la fratrie aujourd’hui aux commandes, la Maison Villaret n’a cessé de se développer. Une boulangerie a ouvert ses portes aux Halles il y a une dizaine d’années, une autre à La Calmette en 2017, tandis que le navire amiral de la place de l’Horloge, propose depuis environ cinq ans un service de restauration. La Maison Villaret qui fournit aussi le pain à plus d’une trentaine de restaurants du centre-ville.

Alors que la boulangerie de Claudine fonctionnait autrefois avec cinq salariés, Marion, Benoît et Rémy peuvent aujourd’hui compter sur une équipe d’une trentaine de collaborateurs.

"Nous sommes fiers d’avoir su faire perdurer cette boulangerie. Nous parvenons à travailler ensemble, chacun dans son domaine, et nous continuons à développer l’entreprise”, conclut Benoît qui aspire désormais à élaborer une farine entièrement locale, poursuivant ainsi la quête d’authenticité et de qualité qui fait la renommée de la Maison Villaret.