Circulation à Nîmes : à trottinette, non tout n'est pas permis
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Prévention
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Sécurité

Deux fois par semaine minimum, la Police municipale agit sur le terrain pour encadrer l’usage
des engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), entre prévention et répression.
Face à l’augmentation des accidents impliquant des trottinettes électriques, les actions de prévention et de contrôle s’intensifient à Nîmes.
En 2021 à Nîmes, un jeune de 20 ans circulant en trottinette électrique est fauché par une voiture avenue Dayan et perd la vie. En 2023, une femme d’une quarantaine d’années est percutée route d’Avignon et meurt des suites de ses blessures. En septembre 2024 en centre-ville, un piéton est renversé par une trottinette électrique et est transporté aux urgences. Et, dernièrement, le 24 mai, un jeune homme circulant en trottinette est renversé par une voiture vers la place Jules-Guesde. Il décède une semaine après l'accident à l'hôpital.
Des faits inquiétants alors qu’en France près d’un million de trottinettes électriques sont vendues chaque année et que deux millions de Français utilisent ce mode de déplacement régulièrement. “Toutes ces données doivent nous alerter”, dit Dominique Bertrand, vice-présidente de la Fnath dans le Gard, Association des accidentés de la vie des personnes accidentées, malades ou handicapées qui compte 2 000 familles adhérentes dans le département.
Prévention
Une association qui aide les victimes d’accidents dans leurs démarches. Soutenue par la Ville (avec une subvention de 1 200 €), elle organise des stages de prévention à Nîmes auprès des jeunes (collèges, lycées).
“Nous rappelons bien sûr les bases de circulation. Les obligations comme posséder une assurance, l’âge minimum requis pour conduire une trottinette électrique à savoir 14 ans, continue Dominique Bertrand (lire le rappel des règles en fin d'article). Le problème central, c’est bien le partage de l’espace public entre tous les usagers : voitures, piétons, vélos… Le conducteur de trottinette a parfois tendance à se comporter comme un piéton en circulant sur les trottoirs ou en empruntant les passages cloutés, alors qu’il n’en est pas un.”
En chiffres
En 2024 en France métropolitaine, 44 utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), comme les trottinettes électriques ou les gyropodes, ont été tués et 780 blessés gravement (+16% par rapport 2023).
Aujourd’hui, les trottinettes électriques représentent 5% des accidents graves. Des statistiques par l‘observatoire national interministériel de la sécurité routière.
Sécurité

“La municipalité est particulièrement vigilante. Elle agit résolument, à la fois sur le registre de la prévention et de la répression, afin de garantir la sécurité de tous”, souligne Richard Schieven, Adjoint délégué à la Sécurité publique. La Police municipale organise ainsi deux opérations de contrôle par semaine (lire interview complète de l'élu ci-dessous).
Le volet préventif n’est pas en reste. Dans le cadre du Contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD), elle mène régulièrement des actions de sensibilisation avec la prévention routière auprès des plus jeunes.
Questions à… Richard Schieven Adjoint à la Sécurité publique
Comment luttez-vous contre les incivilités des usagers de trottinettes ?
La municipalité est très attentive à ce sujet. En 2023, un changement de la réglementation a confirmé que les conducteurs de trottinettes électriques doivent être âgés d’au moins 14 ans et disposer d’éléments obligatoires tels que des optiques, un avertisseur sonore, etc. Le maire de Nîmes a immédiatement actualisé l’arrêté municipal existant et déployé la Police municipale pour faire respecter ces nouvelles règles. Deux opérations de contrôle par semaine sont menées par la Police municipale afin de sensibiliser les usagers et sanctionner les comportements dangereux.
Quels types d’infractions sont constatés ?
Les infractions sont variées : trottinettes débridées, circulation sur les trottoirs, transport de passagers… En 2022, 87 procès-verbaux ont été dressés. En 2023, nous en avons comptabilisé 331, puis 514 en 2024. Pour 2025, nous avons déjà dépassé les 200 verbalisations et il est fort probable que nous franchissions à nouveau le seuil de l’année précédente. Je rappelle également qu’en 2024, huit trottinettes ont été saisies pour des vitesses non conformes, dont deux ont été détruites. Cette année, cinq ont été placées en fourrière municipale et l’une d’elles a été détruite.
Les règles

Circuler sur une trottinette électrique tout comme un hoverboard ou un gyropode n’est pas anodin et nécessite d’appliquer des règles strictes. Voici les bases :
Les obligations :
- Avoir au minimum 14 ans.
- Souscrire une assurance responsabilité civile.
- L’engin doit être équipé d’un système de freinage, d’un avertisseur sonore, de feux avant et arrière, et de dispositifs réfléchissants arrière et sur les côtés.
- Mettre des vêtements réfléchissants la nuit ou si la visibilité est réduite.
- Vitesse limitée à 25 km/h maximum.
La circulation :
- Interdite sur les trottoirs. En agglomération, elle doit se faire obligatoirement sur les pistes ou bandes cyclables aménagées lorsqu’il y en a. À défaut, elle pourra se faire uniquement sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h. Hors agglomération, la circulation est interdite en dehors des voies vertes et des pistes cyclables.
- En coeur de ville, la circulation est autorisée, à l’allure du pas. Les piétons sont prioritaires. L’usage du téléphone tenu en main et de dispositifs portés à l’oreille (écouteurs, casque audio, etc.) est prohibé.
- Aucun passager n’est autorisé.
Les amendes :
- Si vous ne respectez pas les règles de circulation : 35 €.
- Si vous circulez sur un trottoir sans y être autorisé : 135 €.
- Si la vitesse de votre EDPM n’est pas limitée à 25 km/h : 1 500 €.
- Le conducteur non assuré est passible d’une amende qui peut atteindre 3 750 €.