Cimafunk au Nîmes Métropole Jazz Festival : "Une musique qui se vit dans le corps"
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Cimafunk ouvre le Nîmes Métropole Jazz Festival au temple de Diane ce vendredi 12 septembre.
Vendredi 12 septembre, le Nîmes Métropole Jazz Festival s’ouvre aux Jardins de la Fontaine avec un concert de Cimafunk. Né Erick Iglesias Rodríguez à Pinar del Río, à Cuba, ce chanteur, compositeur et showman est devenu une véritable sensation internationale mélangeant rythmes afro-cubains, funk, hip-hop et soul. Entretien avec l'artiste.
Pour le Nîmes Métropole Jazz Festival et accompagné de son groupe La Tribu, le Cubain Cimafunk promet une soirée d’ouverture explosive, placée sous le signe du groove et de l’énergie. Un concert gratuit à partir de 19h30 aux Jardins de la Fontaine (côté Temple de Diane, public debout, repli possible en cas d'intempéries). Interview.
Vivre Nîmes : Votre musique a été décrite comme un mélange unique de rythmes afro-cubains, de funk, de hip-hop et de soul. Comment décrirez-vous votre son à quelqu’un qui ne vous a jamais entendu ?
Cimafunk : Je décrirais ma musique comme un voyage libérateur, une fusion où les rythmes afro-cubains et le funk américain s’entrelacent avec des éléments de hip-hop, de soul et de R&B. C’est un son qui parle au corps avant de parler à l’esprit. Funky Funky !!
Le nom “Cimafunk” renvoie à la fois à votre héritage afro-cubain et à la musique funk. Pouvez-vous nous en dire plus sur sa signification et sur la façon dont il définit votre identité artistique ?
Le nom rend hommage aux cimarrones, les esclaves fugitifs qui s’échappaient dans les montagnes en quête de liberté, et aussi au funk — groove, mouvement, libération. En un seul mot, tu as à la fois mon héritage afro-cubain et ma mission de remodeler la tradition depuis une perspective contemporaine.
“La Tribu, mon groupe de La Havane, c’est ma famille du groove. Cette alchimie, ce pouls collectif, c’est ce qui fait exploser chaque concert en mouvement et en joie.”
On vous décrit souvent comme l’un des showmen les plus puissants d’aujourd’hui. D’où vient cette incroyable énergie sur scène ?
Cette énergie vient du rituel collectif qu’est le live. Je vois comment le public se lâche, bouge, oublie tout dans le rythme, et cette connexion nourrit chaque note, chaque geste. Ma musique est faite pour être ressentie dans le corps — c’est de la chair et du mouvement pur.
Vous êtes en tournée avec La Tribu, un groupe de musiciens basés à La Havane. Quelle importance a cette énergie collective dans vos concerts ?
La Tribu, mon groupe de La Havane, c’est ma famille du groove. Cette alchimie, ce pouls collectif, c’est ce qui fait exploser chaque concert en mouvement et en joie. Sans eux, mon son ne serait pas le même, parce que nous vivons la musique comme un seul et même battement de cœur.

Cimafunk avec son groupe La Tribu.
Votre dernier album Pa’ Tu Cuerpa comporte des collaborations avec des légendes comme George Clinton, Trombone Shorty, Big Freedia et Keyon Harrold. Qu’avez-vous appris en travaillant avec des artistes aussi divers et influents ?
Travailler avec George Clinton, Trombone Shorty, Big Freedia et Keyon Harrold, c’était comme suivre un masterclass sur l’art de mélanger les styles sans perdre sa propre identité. Clinton m’a appris la liberté et l’importance de l’héritage, Trombone Shorty m’a montré la puissance du jazz-funk moderne, Big Freedia, comment libérer les corps et se donner à fond. Tout cela fait désormais partie de Pa’ Tu Cuerpa.
De James Brown à Los Van Van, de l’afrobeat au hip-hop, vos influences sont très larges. Quels artistes vous ont le plus marqué, à Cuba comme à l’international ?
À Cuba, des artistes comme Omara Portuondo, Chucho Valdés, Arsenio Rodríguez, Bola de Nieve et Pancho Céspedes font partie de mon héritage émotionnel. À l’international, James Brown, George Clinton, Marvin Gaye, Earth, Wind & Fire, l’afrobeat, le hip-hop et la soul américaine m’ont façonné. Ils m’ont donné le vocabulaire pour toucher les esprits et les corps.
Son duo avec George Clinton sur la chason "Funk Aspirin"
Comment avez-vous découvert la musique pour la première fois, et qu’est-ce qui vous a fait comprendre qu’elle deviendrait votre voie ?
J’ai commencé à chanter à l’église. J’étais inscrit à l’université de médecine pour devenir médecin, mais la musique m’a appelé. Je suis parti à La Havane, j’ai travaillé comme arrangeur et producteur, et je me suis lancé dans la musique en autodidacte. C’est là que j’ai redécouvert mes racines et trouvé la liberté de construire ma propre identité artistique.