Nîmes Métropole Jazz Festival : "un esprit de fête et de liberté"

Dee Dee Bridgewater à La Clamette (2 octobre), Salif Keita à Milhaud (11 octobre), Cimafunk en ouverture dans les Jardins de la Fontaine (12 septembre) ou encore Deluxe à Paloma (14 octobre)… l’édition 2025 du Nîmes Métropole Jazz Festival s’annonce particulièrement ambitieuse. 
Porté par l’Agglomération, l’événement met en lumière toute la richesse du jazz et de ses influences. À la tête de la direction artistique, Stéphane Kochoyan – pianiste, pilier de l’association nîmoise Jazz 70 (qui pilote le Off du festival), ancien artisan de Jazz à Vienne et du festival de Barcelonette – dévoile pour Vivre Nîmes les temps forts de cette nouvelle édition.

Vivre Nîmes : Cette année, le festival démarre fort avec une grande soirée d’ouverture gratuite aux Jardins de la Fontaine (au Temple de Diane) le vendredi 12 septembre. Que pouvez-vous nous en dire ?

Stéphane Kochoyan :  Nous avons choisi Cimafunk, un groupe cubain exceptionnel qui mélange la funk de James Brown et la musique afro-cubaine. C’est un symbole de paix, de liberté et de lien musical entre Cuba et les États-Unis, un message très fort en ce moment. Nous voulons une ouverture populaire et familiale, dans les Jardins de la Fontaine, devant le Temple de Diane. Ce sera debout, on danse dès 19h30, dans un esprit de fête et de liberté, à la manière des Zazous des années 40 : décalé, joyeux, contre-courant. Le mouvement Zazou qui est un peu notre fil rouge cette année. 

Qu’est-ce que le mouvement “zazou” ? 

L’esprit du festival s’inspire cette année de la culture des Zazous, ces jeunes des années 40 qui, en pleine occupation allemande, affichaient un style excentrique : vêtements bariolés, cheveux longs bien avant les Beatles, et surtout une passion pour le jazz venu d’Amérique. Leur attitude décalée, joyeuse et résolument à contre-courant représentait un véritable symbole de liberté et de résistance face à l’ordre établi. Cet esprit frondeur et festif était presque une French touch avant l’heure. Il évoquait déjà le parfum de la Libération. C’est précisément ce souffle de liberté et d’anticonformisme que le Nîmes Métropole Jazz Festival veut faire résonner au fil de cette édition.

A Nîmes, vous proposez aussi un tremplin pour les jeunes musiciens le 30 septembre au théâtre Christian Liger. Quel est l’objectif de cette soirée ?

 L’idée est de donner de la visibilité aux jeunes talents d’Occitanie. Nous recevons chaque année des dizaines de candidatures et nous sélectionnons trois finalistes qui jouent devant le public et un jury de professionnels. Le public vote aussi, et le vainqueur intègre notre festival et d’autres événements comme Jazz à Avignon ou Jazz à Vienne. C’est une manière d’accompagner ces jeunes musiciens vers des carrières professionnelles, tout en enrichissant notre programmation.

Et du côté des concerts payants, quels sont les temps forts ?

Le 14 octobre à Nîmes, nous accueillons Deluxe à Paloma. Leur jazz d’aujourd’hui, à la fois pop et manouche, porté par une chanteuse au timbre unique, est incroyablement dynamique en live. Le groupe a un lien particulier avec notre festival : ils ont joué pour la première fois à Barcelonette dans des conditions mémorables, et leur fidélité nous a permis de les programmer à nouveau. C’est un concert debout, vivant, avec 600 billets déjà vendus en trois semaines.

Y a-t-il d’autres nouveautés dans cette édition ?

Oui ! Nous développons davantage les concerts en plein air dans des lieux patrimoniaux. Il y aura aussi des pique-niques gratuits comme celui à Sernhac avec des concerts de Hijos de Tuba, 50 musiciens d'HarmonNîmes ou encore du saxophoniste Christophe Panzani. Nous voulons que le festival soit à la fois populaire, familial, et un lieu de découverte musicale.