Steeve Calligaro, président du Rugby club nîmois : "Objectif Nationale"

Vivre Nîmes : Quels sont les objectifs pour cette saison ? Visez-vous une montée en Nationale ?

C’est notre projet. Mais nous voulons avancer de façon réfléchie, en continuant à miser sur la formation et en développant notre réseau de partenaires. Cette saison, nous dépasserons les 360 entreprises, contre 350 l’année dernière. Nous continuons à travailler sérieusement et savons que le facteur sportif provoquera, tôt ou tard, une montée de division. Je ne peux pas dire si ce sera cette saison ou la prochaine, mais notre trajectoire vise à installer durablement le RCN dans le monde professionnel.

Nous comptons parmi les favoris de Nationale 2 et disposons d’un des plus gros budgets ; il est donc logique de progresser vers la montée. Je prends ces précautions car notre beau sport implique une saison régulière suivie de phases éliminatoires, où il faut enchaîner trois ou quatre victoires pour monter. Cette année, les deux finalistes accéderont à la division supérieure, mais, depuis trois ans, nous échouons à y accéder. Tout a été mis en œuvre cette saison pour que cela change.

Qu’est-ce qui a manqué, selon vous ?

C’est dans les phases finales que nous avons péché : il nous a manqué ce côté “tueur” et ce supplément d’âme. Se qualifier trois fois d’affilée pour les phases finales est une très bonne performance, mais tomber lors des matchs décisifs signifie qu’il nous manque quelque chose. Dans ce sport collectif, il faut de la cohésion, de l’alignement, un objectif partagé avec le staff et le club. Nous avons relevé ce défi en renforçant le staff et en intégrant dans l’équipe première des entraîneurs qui ont été champions de France chez les juniors et les espoirs. Cela a permis de voir davantage de Nîmois dans l’effectif, notamment Valentin Tonin, Guillaume Tonnin, Tom Di Pascuale et plusieurs jeunes espoirs formés au club.

C’est avec eux qu’on obtiendra le supplément d’âme nécessaire dans les matchs clés. Au-delà du talent individuel, la force collective permet de se battre pour le maillot et le club, même dans les moments difficiles. Nous continuons à renforcer la formation, désormais pilotée par Jean-Baptiste Poulon, ancien entraîneur des trois-quarts. C’est un investissement humain et financier crucial pour durer au haut niveau.

Comment travaillez-vous sur le recrutement ?

Les matchs de préparation ont validé la stratégie lancée début 2024 : la création d’une commission sportive composée de personnes porteuses de l’ADN du club et de techniciens reconnus, comme Bernard Viviès, ex-international et ancien du RCN, ou encore Eric Tissot, Bernard Mathieu et Damien Florio, responsable de la formation au Montpellier-Hérault rugby. Leur expertise accompagne le recrutement et le management du staff. Cette année, le recrutement s’est axé sur des joueurs de top niveau issus de Pro D2. L’avenir du RCN repose autant sur l’identité du club que sur une mentalité de haut niveau. Il ne suffit pas d’avoir un gros budget : il faut rester fidèle aux valeurs et à l’histoire du club.

L’équipe retrouve le stade Kaufmann le 13 septembre. Comment décririez-vous l’ambiance ?

C’est une vraie ambiance rugby, faite de convivialité et de fraternité. À Kaufmann, nous relayons nos valeurs et veillons à ce que chacun s’y sente bien. Cette saison, il y aura des peñas, des feux d’artifice, des animations pour les enfants et même des accordéonistes dans le stade. L’attractivité du stade passe par le spectacle sur le terrain mais aussi autour. Nous devons être au meilleur niveau pour nos partenaires, les aficionados du rugby et les spectateurs qui viennent en famille. Notre équipe bénévole est très motivée. Dès octobre, un espace bodega ouvrira devant le Drop, et nous nous attachons à faire du stade un lieu attractif, bien au-delà du simple match de rugby. Tout le monde doit pouvoir passer une belle soirée à Kaufmann.