Nîmes plus verte : la Ville à la chasse au carbone

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Publié le 23 mai 2025 Article

Par Mathieu Lagouanère


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Entre 2017 et 2019, d'importants travaux ont été menés notamment au centre Pablo-Neruda pour réduire la consommation énergétique.

La Ville de Nîmes a fait le bilan : elle connaît aujourd’hui le poids de ses émissions de gaz à effet de serre. Et travaille à un plan de transition ambitieux pour le réduire de manière notable. Explications.

Il s’agissait de réaliser une photographie, un “point zéro” de la situation. En 2023, la Ville de Nîmes a effectué son Bilan des émissions de gaz à effet de serre (Beges), une procédure obligatoire pour les collectivités de plus de 50 000 habitants et qui doit être renouvelée tous les trois ans.

Elle porte sur six critères, parmi lesquels : les émissions directes (chauffage, flotte de véhicules), les émissions indirectes (liées à la pollution occasionnée pour produire l’énergie) ou celles liées au transport des agents.

"Nous n’avons pas attendu la crise énergétique"

Le constat. En 2023, au travers de ses activités et de celles de certaines Délégations de service public (restauration scolaire, Aquatropic, etc.), la Ville de Nîmes a émis l’équivalent de 29 110 tonnes de CO2 équivalent. Un résultat positif.

Parce que nous n’avons pas attendu le Beges, pas plus que nous n’avions attendu la mise en place du plan de sobriété fin 2022 au moment de la crise énergétique, pour accomplir de nombreux efforts, souligne le Maire, Jean-Paul Fournier. La Ville est engagée dans une démarche durable et vertueuse de réduction de son bilan énergétique depuis des années.”

Des efforts qui portent leurs fruits. Avant 2023, ils avaient déjà permis d’éviter le rejet de plus de 3 000 tCO2e par an dans l’atmosphère grâce à un rigoureux plan de sobriété énergétique, à des rénovations de grande ampleur (Carré d’art notamment), à l’usage généralisé de véhicules électriques ou encore à la mise en place du télétravail pour les agents.

L'équivalent CO2, kézako ?

L’équivalent CO2 (CO2e) est une unité créée par le Giec pour comparer les impacts des différents gaz à effet de serre en matière de réchauffement climatique et pouvoir cumuler leurs émissions.

Une tonne de CO2e correspond à 5 200 km en voiture, 578 000 km en TGV ou à un vol aller-retour Paris-New York par passager. Mais encore : à la fabrication de 61 smartphones ou de 43 jeans en coton.

Objectif : 5 % d’émissions en moins chaque année

En phase avec la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), la Ville de Nîmes travaille aujourd’hui à un plan de transition vers la neutralité à l’échéance 2050, grâce à une feuille de route volontariste et ambitieuse. Objectif : une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 5 % par an.

Dans le même temps (même si, aujourd’hui, les 1 000 ha du patrimoine forestier nîmois permettent déjà de capturer 4 000 tCO2e par an), il faudra aussi poursuivre le développement des espaces naturels, véritables “puits de carbone”.

“La Ville s’est dotée d’une plateforme de suivi énergétique”

Jean-Marc Campello est Conseiller municipal délégué à la Construction et à la Rénovation énergétique des bâtiments.

Comment la Ville agit-elle pour diminuer la consommation d’énergie de ses bâtiments ?

La Ville s’est dotée en 2021 d’une plateforme de suivi énergétique qui permet de réguler, et de corriger le cas échéant, les consommations. Nous avons aussi réalisé de nombreuses actions dans le cadre de nos deux Contrats de performance énergétique.

Des travaux, achevés en 2022, ont été menés dans huit écoles, une crèche et un centre social (montant total : 6,9 M€). Ils ont permis de réduire les consommations à hauteur de 37 % en moyenne sur les 10 sites concernés.

Nîmes compte 83 écoles de proximité, dans des bâtiments parfois vieillissants. Nous les rénovons au fur et à mesure : ce sont des opérations souvent complexes et coûteuses mais il est important de conserver ce maillage, pour les familles. Nous sommes aussi intervenus sur trois bâtiments emblématiques de la ville : Carré d’art, le centre Pablo-Neruda et le musée des Beaux-arts (9 M€), pour une baisse des consommations de 21,9 %.

Quels sont les projets en la matière ?

Ils sont nombreux ! La Ville est soumise au “décret tertiaire”, qui impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans ses bâtiments de 1 000 m2 et plus à usage tertiaire, afin de lutter contre le changement climatique.

À Nîmes, 107 bâtiments municipaux sont concernés. Après études, il s’avère que 38 d’entre eux nécessitent une amélioration de leur performance énergétique pour répondre au décret ; nous sommes en train de travailler à prioriser les opérations à mener.