Littérature : Jean-Christophe Fossard, le plus Anglais des Nîmois se livre

Figure haute en couleur, silhouette reconnaissable entre mille dans les rues de l’Écusson, Jean-Christophe Fossard fait partie de ces personnages que tous les Nîmois connaissent ou croient connaître. Longtemps patron du mythique Fox Tavern à Nîmes Jean-Christophe incarne à lui tout seul cet esprit “so British”. A 55 ans, le plus Anglais des Nîmois troque les pintes pour la plume. Il vient de publier aux éditions Nombre7 son premier livre, De la crème brûlée à la crème anglaise. Les aventures d’un jeune chef au pays des thés.

“J’ai toujours écrit mais à un moment il faut officialiser la chose ! Ne plus dire et faire. Je suis parti plusieurs mois dans le Nord de l’Irlande pour rédiger ce roman autobiographique”, explique l’auteur. Dans ce livre, Jean-Christophe remonte le fil de sa jeunesse dans les années 90 et raconte ses débuts de jeune apprenti cuisinier dans des cuisines anglaises parfois rudes, souvent déroutantes, toujours humaines. Le livre a la sincérité d’un journal, celui d’un ancien “mauvais élève”, mal dans sa peau, qui tente de s’inventer un avenir loin d’une enfance que l’on devine cabossée. L’Angleterre devient alors son territoire de métamorphose. 

A travers ses maladresses, ses doutes, ses émerveillements, l’auteur décrit un pays qui finit par le révéler à lui-même. L’ouvrage est truffé de références à la culture anglaise qu’il affectionne tant. Jane Austen, Oscar Wilde, mais aussi les payses du Sufolk ou les falaises des Cornouilles. En filigrane de ce parcours initiatique affleure aussi une figure fondatrice : celle de sa grand-mère, auprès de laquelle il a découvert enfant la chaleur des fourneaux et le pouvoir consolateur des plats mijotés, une transmission intime qui a fait naître chez lui l’amour de la cuisine bien avant les brigades anglaises. On y lit également les premières amours, les désillusions, les brûlures du cœur, mais aussi cette impatience de vivre. Un livre sur la jeunesse mais surtout sur le courage de s’arracher à ses déterminismes. Un bouquin à lire sans modération qui donne envie, aussi, de traverser la Manche !