Dans ma rue : à la découverte de la rue du Grand-Couvent à Nîmes

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Publié le 29 juin 2025 Podcast

Par Yann Benoit


Cette rue historique permet de lier le boulevard Gambetta à la rue Général-Perrier, en passant par la rue de l’Agau. Elle rassemble de nombreux commerces de proximité et des restaurants.

La rue du Grand-Couvent traverse le quartier dit de l’îlot Littré, un quartier tout proche des Halles et de la Maison Carrée. Un vrai havre de paix au cœur de la ville. 

Avant cette appellation officielle de 1824, la rue en possède plusieurs. La plus ancienne serait « de l’Ancienne-Romaine », vraisemblablement du fait de la présence d’un poids public ou balance romaine à cet endroit. Au XVIIe siècle, entre la rue Bouquerie et celle de la Couronne (rue de l’Horloge), s’étend la plus grande maison de la ville, appartenant à François Barrière, seigneur de Nage (2 800m²). Ce qui lui vaut parfois le nom de rue de la Grande-Maison. Avant la rue du Grand Couvent, elle s’appelle aussi rue des Cordeliers. 

A écouter

L’histoire du Grand-Couvent et du Petit Temple

Le Grand couvent structure le quartier que l’on connait aujourd’hui. Appelées par l’évêque Cohon, soutenues par le roi, les Ursulines fondent ici un couvent en 1637 pour l’éducation des jeunes filles issues de familles de notables. Elles s’établissent d’abord dans le grand immeuble de Pierre Scatisse. Bénéficiant de dons et de legs, elles l’agrandissent peu à peu et le font rebâtir. Il communique ainsi par une arche, qui passe au-dessus du lavoir, encore visible aujourd’hui dans la rue de l’Agau. Il prent le nom de Grand-Couvent à partir de l’existence d’un second, plus petit, hors de la ville. 

L’église est construite en 1714 par Jacques de Paulet et Claude Delort : sa façade montre l’équilibre de l’architecture classique et l’accent est mis sur la travée centrale. La porte et la fenêtre sont encadrées par des pilastres jumelés. Un orgue est installé dans l’église en 1750, réalisé par Jean Isnard. Après la Révolution, le couvent est acheté par le riche protestant Alexandre Vincent-Valz, lors de la vente des biens nationaux. Il cède l’église au consistoire et cela devient le Petit Temple en 1795 (en mémoire d’un autre Petit Temple démoli en 1665 rue Poise). Une cloche y est installée en 1802, et en 1846, le Petit Temple est restauré et sa façade reconstruite. 

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Le Petit Temple de Nîmes

On a rencontré… 

Antoine Bruguerolle et Alain Clavel  – N°19

Antoine Bruguerolle, architecte du patrimoine, et Alain Clavel, président de l’Eglise protestante unie de Nîmes, sont au cœur du projet de rénovation du Petit Temple, inscrit aux monuments historiques depuis 1964. « Le bâtiment va être relié à la Maison du protestantisme. Ce sera un espace dédié au cultuel mais aussi au culturel, un vrai lieu de vie. » La première phase de travaux a déjà démarré. « Cela englobe la restauration intérieure du bâtiment et la façade principale. La deuxième phase permettra d’aménager le lieu, de restaurer le clocher et les autres façades. » Antoine, tout jeune diplômé à l’époque, a travaillé sur la restauration de l’ensemble de l’îlot Littré en 1985. « C’était un grand projet de résorption de l’habitat insalubre. Dans le cadre du secteur sauvegardé, la volonté de la Ville était de créer des opérations exemplaires, mêler les logements sociaux et en accession. » Le résultat : une rénovation qui n’a rien perdu de sa superbe et qui a été faite avec des techniques et des matériaux modernes. Elle a su allier la maçonnerie avec le bois, les renfoncements, les encoignures et les différences de niveaux d'origine avec des cours intérieures dégagées. 

Aurélia Auzolat – N°21

Cette pure nîmoise est la gérante du Flan Coco. Elle a repris l’affaire en 2004 à seulement 25 ans. Ce restaurant propose une cuisine traditionnelle, française et familiale, le tout dans un cadre unique. « Je suis arrivée simplement pour travailler une saison, c’était un boulot étudiant. Puis j’ai eu un coup de cœur pour la spécialité du chef de l’époque, Pierre : la tourte aux pommes de terre. Exactement la même que celle que ma grand-mère me cuisinait plus jeune. On l’a ensuite revisité, on y a rajouté des ingrédients et elle a fait la renommée du restaurant. » Aurélia se réjouit de travailler tous les jours dans un quartier aussi charmant. « Il y a de jolies petites rues et de belles façades. La place en face du restaurant est très agréable. On est en plein cœur de la ville mais en même temps, c’est très calme et paisible. Les gens viennent chez nous pour la tranquillité. » 

Ouvert du mardi au samedi, midi et soir
04 66 21 84 81
auflancoco.com

Maxime Duriez – N°29

Originaire d’un petit village des Alpes et passé par une école hôtelière, Maxime s’est installé à Nîmes au début de l’année. « Je suis venu pour le climat mais aussi pour me lancer dans un nouveau projet de vie : à savoir reprendre le Spartacus, un restaurant et cave à vin, qui privilégie les produits locaux. » Le Spartacus propose un voyage entre tradition et modernité, une expérience gastronomique inspirée de l’Antiquité. « C’est une cuisine avec une touche gallo-romaine dans les assaisonnements ou dans les préparations, mais avec des techniques modernes. On veut donner de l’importance à l’histoire de la ville, culinairement parlant. » Maxime a rapidement pris ses marques dans la rue du Grand-Couvent. « Il y a du charme, on sent qu’il y a une histoire dans cette rue. Les commerçants et les voisins sont très sympas. C’est agréable de travailler ici. »

Ouvert du mardi au samedi de 12h à 14h et de 19h à 21h
06 14 26 20 75

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