Restauration des arènes de Nîmes : où en est le chantier ?
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Patrimoine
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Arènes de Nîmes

La moitié nord de la couronne extérieure des arènes de Nîmes (plus claire sur la photo) a déjà été restaurée et protégée.
Alors qu'un colloque international se tient les 16 et 17 octobre sur le thème “partager la restauration de l'amphithéâtre de Nîmes”, une nouvelle phase de travaux y débute. Objectif : poursuivre la protection de l’édifice sans restreindre son utilisation.
“Lorsqu’il pleut un jour sur Nîmes, l’eau ruisselle durant trois jours dans les galeries de l’amphithéâtre”, constatent les techniciens en charge de la restauration du monument. L’eau ? C’est l’ennemi numéro un de l’édifice. Elle s’infiltre entre les pierres, s’insinue partout, fragilise les voûtes, les maçonneries. En particulier celles qui n’étaient pas destinées à être en contact avec les intempéries.
Pour les protéger, l’idéal serait d’installer une couverture... C’est le sens de la solution que préconise l’agence Goutal, spécialisée dans la restauration de monuments antiques et qui intervient sur l’édifice nîmois. Il ne s’agit pas de le couvrir totalement, bien sûr, mais uniquement les arrachements, ces maçonneries mises à nu à la suite de la disparition d’une partie des gradins au cours des siècles, et sur lesquelles reposent actuellement les tribunes tubulaires. Le projet consiste à installer au-dessus de ces zones une nouvelle structure métallique qui les protégera des infiltrations d’eau et intégrera également des gradins. Une technique inédite validée par le ministère de la Culture, et une première en France !
133m
de longueur
101m
de largeur
21m
de hauteur
60 travées
à restaurer
De 1999 à... 2040
la durée du chantier
54 M€
le coût prévisionnel global des opérations
La création de cette “couverture-gradins”, nouvelle étape dans le colossal chantier de restauration, débutera en 2027, le temps de réaliser toutes les études de faisabilité, et d’envisager la logistique à mettre en place pour s’adapter au rythme d’utilisation du bâtiment.
Il n’est pas question de reconstruire les gradins comme à l’origine, car ce n’est pas le parti pris adopté ici pour la restauration de l’amphithéâtre nîmois. Au contraire, toutes les traces de ses 2 000 ans d’histoire seront toujours visibles. Le ciel bleu restera bien visible depuis l’intérieur à travers les arches du second niveau, une vision emblématique du monument romain.
Cette nouvelle étape spectaculaire de la protection contre les infiltrations s’inscrit dans le projet global de restauration, qui prendra fin en 2040. Elle s’inscrit dans le chantier commencé en 2009 par un strict diagnostic, et une démarche qui a consisté à sonder pierre par pierre, déceler toutes les causes des dégradations, avant d’entreprendre des travaux selon leur degré d’urgence.
Les premières interventions ont porté sur le traitement de la couronne extérieure : la phase la plus visible, car elle s’est traduite par le traitement contre la pollution et le traitement de la façade. Ces travaux ont d’abord concerné la façade dans sa partie la plus abîmée, le nord, pour arriver devant le tribunal. Aujourd’hui, la moitié de la couronne est traitée.
Le cœur battant de la ville de Nîmes
Entre-temps, des travaux d’extrême urgence ont été menés sur la travée 15, le couloir d’accès à la piste côté toril pour les aficionados, dont la voûte en pierre menaçait de s’effondrer. Face aux dangers que pouvaient représenter de possibles chutes de pierre, il a fallu sécuriser par la pose de filets de protection. Quid du côté sud, celui du parvis ? Déjà restauré au XIXe siècle, et donc en partie protégé, il sera traité plus tard car les interventions y sont moins urgentes.
Il n’est pas question de fermer l’édifice. Au contraire, tous les usages seront conservés. Les arènes nîmoises ne sont pas des vestiges archéologiques comme certains monuments romains, mais bien un bâtiment ouvert au public et vivant, où se déroulent de nombreux spectacles tout au long de l’année : taurins, musicaux, historiques. Le “cœur battant” de la ville continuera de battre sans relâche.

Sur un pilastre situé au niveau de la travée 9, le bas-relief représentant la louve allaitant Rémus et Romulus se laisse admirer rénové depuis l’an passé.
Les arènes ont besoin de vous !
Créée en 1994 sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation internationale pour les monuments romains de Nîmes a pour objet de participer à la sauvegarde et à la promotion des sites romains de la ville de Nîmes. Après les façades de la Maison Carrée, inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco, elle apporte aujourd’hui son soutien à la restauration des arènes ainsi qu’à celle des collections archéologiques du Musée de la Romanité (déjà plus d’un million d’euros reversé grâce au mécénat).
Le mécénat est un acte simple, à la portée de tous, particuliers ou entreprises.
Pour participer : fondationmonumentsromains.nimes.fr