Expo à Nîmes : le photographe Nicolas Pinchinot inaugure la nouvelle galerie de l'Esperanza
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Le photographe Nicolas Pinchinot
Sous les arches de la gare, le tiers-lieu de l’association La Table Ouverte, l’Esperanza, poursuit son développement. En complément de son épicerie solidaire, de sa ressourcerie et de sa friperie, le lieu a inauguré, mardi 7 octobre, un nouvel espace culturel baptisé “Frida Kahlo”. C’est le photographe Nicolas Pinchinot qui a eu l’honneur d’en ouvrir les portes avec son exposition Nostalgie des chimères, à découvrir jusqu’au 27 octobre.
Nostalgie des chimères est la toute première exposition accueillie par le nouvel espace culturel Frida Kahlo, dédié à l’art au sein de l’Esperanza. Ce tiers-lieu solidaire et social, porté par l’association nîmoise historique Table Ouverte, poursuit son développement sous les arches de la gare de Nîmes, côté Talabot.
En parallèle de son épicerie solidaire, de sa ressourcerie et de sa friperie, le lieu compte désormais une arche entièrement consacrée à la culture. “Car s’il faut nourrir le corps, il faut aussi nourrir l’esprit”, souligne Nadège Molines, la nouvelle directrice, entrée en fonction en septembre.
C’est le photographe Nicolas Pinchinot, installé à Bouillargues, qui a eu la tâche d’inaugurer le lieu. “Journaliste à l’époque pour la chaîne Télé Miroir, j’ai réalisé plusieurs reportages avec La Table Ouverte. On filmait les recettes d’Odile Assmann, la fondatrice de l’association en 1986. C’est un immense plaisir pour moi de venir exposer ici”, confie l’artiste.
Son exposition Nostalgie des chimères, visible jusqu’au 27 octobre, explore la frontière entre rêve et réalité à travers des clichés empreints de poésie et de mystère.
“Transformer le temps et l'espace”
Avec sa vingtaine de clichés, dont plusieurs grands formats (90 par 60), Nicolas Pinchinot invite le visiteur à une exploration poétique du temps et du mouvement.
L’artiste joue avec la durée d’exposition pour capter plusieurs instants sur une seule image, créant ainsi des déformations de l’espace-temps qui transforment la perception du réel. “Ce travail sur le temps d'exposition créé des filaments de lumière. La photo, qui est à la base une vue instantanée, devient plus poétique”, explique l'artiste qui a photographié en gare de Nîmes, sur les routes de son quotidien comme à Bouillargues mais aussi dans la Drôme d'où il est originaire.
Né en 1978, Nicolas Pinchinot découvre la photographie à l’âge de 14 ans, fasciné par le travail du noir et blanc en laboratoire. Passionné par le cadrage et l’image en mouvement, il s’oriente au début des années 2000 vers la vidéo. Installé à Nîmes, il débute sa carrière comme journaliste reporter d’images, un métier qui l’amène à côtoyer de grands noms de l’art contemporain tels qu’Olivier Mosset, Peter Doig, Fiona Rae, Valérie Favre ou encore Pedro Cabrita Reis, exposés au Carré d’Art.
En 2007, il présente à Nîmes sa première exposition, Champagne, réalisée en duo avec le peintre Michel Gilles, disparu l’année suivante. Cette rencontre marque un tournant dans son parcours : il multiplie les expositions jusqu’en 2012, avant de se consacrer à la réalisation de films documentaires à portée sociologique et ethnologique autour des traditions camarguaises. Très attiré par le spectacle vivant, il signe également plusieurs clips musicaux et collabore avec Arte Concert pour filmer des concerts et performances de tous horizons, de Jean-Louis Murat à IAM, en passant par Cypress Hill, Baden-Baden ou Jordi Savall.
Son regard de vidéaste se nourrit aussi de collaborations artistiques marquantes, notamment avec le photographe Marcel Hartmann et la danseuse flamenca Rocío Molina, pour qui il réalise un court métrage.
À 40 ans, Nicolas Pinchinot revient à la photographie avec une réflexion profonde sur le temps et le mouvement. En 2020, ses créations sont projetées sur la façade de la Maison Carrée à l’occasion des 30 ans du Festival Flamenco de Nîmes. C’est là que naît Nostalgie des chimères, une série où il cherche à “transformer le temps et l’espace” en figeant plusieurs instants dans un même cliché. Entre rêve et réalité, science et poésie, son œuvre s’inscrit dans une quête de l’éphémère et de la beauté fragile de l’instant.
Présence de l'artiste
L'exposition est visible jusqu'au 27 octobre les mercredis, jeudis et vendredis de 16h à 18h30.
L'artiste est notamment présent sur place pour répondre aux questions des visiteurs les 9, 10, 16 et 17 et 24 octobre.
Boulevard Talabot (en face de la station Esso). Entrée libre.